Présentation

Le musée des Beaux-Arts de Mons met en valeur, à travers ses expositions temporaires, l'incroyable richesse des collections montoises. Il explore les artistes et courants régionaux (ex. L’École de Mons. Deux siècles de vie artistiques (2019), Anto-Carte. De terre et de ciel (2021)) et, propose des expositions de haute qualité d’artistes internationaux (ex. Vincent van Gogh (2015), Niki de Saint-Phalle (2018), Roy Lichtenstein (2020), Fernando Botero (2021), Joan Miró (2022)). 

Aujourd'hui, le musée des Beaux-Arts de Mons inaugure une nouvelle orientation affirmant un rôle essentiel au sein de la Cité. Avec le jardin du “Poirier beurré” et la maison des Collections, le musée se libère de ses quatre murs en s'ouvrant à la ville avec ses enjeux historiques, urbanistiques, mémoriels et sociétaux. 

La conservation et la protection du patrimoine restent des missions essentielles des musées. Cependant, la définition de l’espace muséal évolue. Ne plus accorder autant d’importance aux quatre murs du musée permet de nous affranchir d’une série de limites que nous nous sommes imposées. 

C’est l’exposition Niki de Saint Phalle en 2018, grand événement à Mons, qui a amorcé cette nouvelle approche. L’artiste franco-américaine a développé un rapport à la ville tout à fait original à travers ses « Nana-maisons » ou ses totems installés dans les espaces urbains. Elle convoitait alors une forme de ré-humanisation de nos villes désertées. 

L’exposition Jaume Plensa, présentée durant l’été 2023 lors des travaux du musée, n’était dès lors pas une parenthèse dans la programmation mais bien la confirmation d’une ouverture du notre champ d’action vers la ville.

D’autre part, il n’est plus uniquement question de valoriser une collection ou un courant. Nous nous ouvrons à d’autres champs qui relient comme une évidence les Beaux-Arts aux patrimoines immobiliers, à l’histoire ou à la mémoire d’une ville et de ses habitants. Parmi les derniers projets du musée des Beaux-Arts de Mons, l’exposition consacrée à Botero en 2021 ne fait dès lors pas exception à la règle : “Pour être universel, disait-il, il faut avoir un profond ancrage sur le territoire et sa culture”. 

En présentant Fernando Botero, le musée a ouvert un chapitre nouveau autour du concept “d’art populaire”. Le retour aux cultures locales (légendes, mythes, traditions…), l’inclusion des origines ou du passé et, l’importance de reconsidérer les paroles des citoyens sont autant de paramètres qui détermineront la programmation future. 

Enfin, un autre tournant arrive en 2022 avec l’exposition exceptionnelle consacrée à Joan Miró qui dévoile un artiste à la recherche d’un lien ancestral avec une énergie créatrice “primitive”. Si les choses peuvent parfois apparaître comme admises depuis des décennies, voire même des siècles, le regard que l’on porte sur l’Histoire de l’art évolue à l’instar de l’exposition Joan Miró organisée au musée des Beaux-Arts. Si cet événement a pu amener un regard différent sur son œuvre présentée tout au long du 20ème siècle, c’est parce que nos enjeux ne sont plus centrés sur une volonté de modernité ou d’inventer à tout prix une imagerie nouvelle. Le regard que nous portons aujourd’hui sur l’Art avec nos doutes, nos enjeux, nos espoirs… déstabilise nos convictions dans ce que nous pensions connaître de l’Histoire et de l’Histoire de l’Art. 

Dès lors, l'exposition inaugurale du CAP, Rodin. Une Renaissance moderne, permet d’affirmer ces jalons-là, fondements de l’identité nouvelle du nouveau complexe muséal. Celle-ci représente une évolution sans réelle coupure de la programmation du musée. Le fil conducteur de l’exposition est le traitement du corps dans l’espace par Rodin tout au long de sa carrière. Lors de son séjour en Belgique au cours duquel l’artiste naît à lui-même, Rodin s’empare de l’héritage de la Renaissance italienne lors d’un voyage en Italie. Mons a la chance de compter des œuvres majeures du sculpteur renaissant de renom des Pays-Bas méridionaux, Jacques Du Broeucq. L’exposition propose ainsi un dialogue entre les œuvres de Rodin et les sculptures de Jacques Du Broeucq au sein de la collégiale Sainte-Waudru de Mons. En outre, l’exposition s’ouvre audacieusement à la sculpture contemporaine, représentée par l’une des artistes belges actuelles les plus importantes, Berlinde De Bruyckere et, le regard qu’elle porte sur Rodin. 

Une quinzaine de dessins et gravures des 16ème, 17ème et 18ème siècles de la collection du Chanoine Puissant (propriété de la Ville de Mons conservée à l'Artothèque) en vis-à-vis des dessins et gouaches de Rodin et Berlinde De Bruyckere, nous permettent de prendre la mesure de la filiation visuelle des surfaces qui existe entre tous ces dessins par le regard que ces artistes ont posé sur le dessin antique tout en y apportant une différence de sens et d’intention.

À l’occasion du 100ème anniversaire de la naissance du mouvement surréaliste en Belgique, le musée des Beaux-Arts consacrera à l’automne 2024, une exposition sur l’objet surréaliste, avec un lien évident avec les collections et l’histoire montoises. 

L’objet surréaliste éveille depuis plusieurs années l’attention des institutions muséales internationales ; pourtant, aucune exposition n’a encore été consacrée à ce sujet, tel qu’il se dessine en Belgique. Or la question de l’objet est au cœur de la définition même du surréalisme. Elle est directement liée à la recherche d’impact social qui caractérise le mouvement. L’exposition retrace l’histoire de l’objet (tridimensionnel, mais aussi dans la poésie, la peinture, la photo, le collage et le film) au sein du surréalisme des années 1920 et 1930, puis dans la nouvelle société de consommation qui se développe dans l’après-guerre. Elle met particulièrement en exergue les rapports pluriels entretenus par le surréalisme avec l’imagerie commerciale. Suivre le fil de l’objet offre ainsi une nouvelle perspective sur le mouvement surréaliste dans sa globalité.