Historique

Le site du Beffroi comprend 4 espaces: le Beffroi qui abrite le centre d’interprétation dédié à son histoire et sa reconnaissance, la chapelle Saint-Calixte, le parc du Château et la Maison des patrimoines UNESCO, désormais billetterie et boutique du Beffroi.

Le Beffroi de Mons est reconnu par l’UNESCO depuis 1999 dans le cadre d’une reconnaissance commune des “Beffrois de Belgique et de France”.

Seul Beffroi baroque de Belgique, construit entre 1661 et 1672, il constitue un témoignage architectural remarquable. Avec ses 365 marches, ses 87 mètres de haut et ses 49 cloches, il est un véritable symbole de la Ville de Mons et un point de repère important dans le paysage.

Ligne du temps

IXe siècle : Installation d’un 1er donjon à Mons par le Comte de Hainaut Régnier au Long Col.
XIe siècle : Construction de la chapelle Saint-Calixte dans l’enceinte du château comtal par la
comtesse de Hainaut, Richilde.
XIIIe siècle : Période de prospérité pour les Comtes de Hainaut.
XVe siècle : Fin de la résidence comtale à Mons.
XVIe siècle : Construction de la Maison dite “espagnole” (future Maison des Patrimoines UNESCO).
1661 : Effondrement de la Tour à l’horloge.
1662 : Début de la construction du Beffroi actuel (sur l’emplacement de l’ancienne Tour à l’horloge).
XIXe siècle : L’ancien château comtal, vétuste, est rasé. Le site du château est aménagé en parc.
1845 : Restauration du Beffroi.
1953 : Restauration du carillon par Géo Clément et l’horloger Van Rie de Quaregnon.
1984 : début de la dernière restauration du Beffroi.
1985 : Intervention de restauration sur la mécanique et le clavier du carillon, ajout de deux cloches.
1999 : Reconnaissance en tant que Patrimoine Mondial par l’UNESCO.
2011 : Mise en place du concept scénographique et du centre d’interprétation.
2014 : Reprise ou dernière phase du chantier (phase VI).
2015 : Ouverture au public du Beffroi.
2022 : Ouverture au public de la Maison des patrimoines UNESCO.

Historique du Beffroi

À travers leurs différentes typologies et différents styles architecturaux adoptés depuis le style roman, les beffrois marquent une étape essentielle de l’architecture européenne dès le XIIIe siècle. Ce type de construction symbolise la conquête des libertés civiques et reflète le développement du pouvoir municipal et politique qui a marqué l’histoire des Flandres (au sens historique du terme) du Moyen Âge jusqu’à nos jours. Ils sont le symbole des libertés civiques s’imposant dans le paysage, en opposition aux tours des églises, cathédrales ou encore des donjons.

À Mons, le Beffroi fait office à la fois de tour de guet, d’horloge et de carillon. Il avait pour vocation de rythmer la vie de la Ville, de la préserver des incendies éventuels et des guerres.

Sa construction

Le Beffroi de Mons a été construit entre 1661 et 1672 à la suite de l’effondrement de la « Tour à l’horloge » devenue vétuste. Le chantier est confié à Louis Ledoux, architecte et sculpteur né à Mons en 1616. Celui-ci a été l'élève de François Duquesnoy, à Rome, et possède à son actif plusieurs œuvres réputées dont le tombeau de François Van der Burch, archevêque de Cambrai. Le Beffroi de Mons est probablement sa dernière construction car il meurt le 27 mars 1667.

Le chantier sera alors repris par un certain Vincent Anthony ou Vincheant. Ingénieur de sa majesté et géomètre des domaines de Brabant. Il est connu pour la reconstruction de l’église Saint-Nicolas en Havré, dans la cité montoise, incendiée en 1664.

La nouvelle tour est conçue dans le style de l’époque : le Baroque. Elle a été voulue grandiose, par sa taille et sa complexité. L’architecte Louis Ledoux s’inspire de son voyage en Italie, destination de première importance pour les artistes depuis la Renaissance. Les façades sont en pierre bleue d’Ecaussinnes. Le décor reprend les différents styles antiques. Un bulbe accompagné de quatre petits bulbes sur ses côtés couronnent le tout. L’intérieur est composé de milliers de briques. Une estimation récente évoque 459.300 briques, bien que les archives du XVIIe siècle parlent d’un million de briques nécessaires ! La charpente en chêne est encore aujourd’hui composée de milliers de morceaux de bois du XVIIe siècle.

Sa restauration

Bien que l’année 1845 marque le début de la première restauration du Beffroi qui durera 16 années, 1976 annonçe le début d’une autre restauration d’envergure. À cette époque, l’état des toitures, du gros œuvre et des menuiseries laissent à désirer. Un corbeau, élément architectural soutenant le premier balcon, est retrouvé dans le parc, au pied du Beffroi. Il fallait intervenir. Au début des années 1980, le bureau d'architecture Dupire-Godart est désigné, ainsi que deux autres bureaux belges pour la stabilité et les techniques spéciales. Un avant- projet est alors dessiné par le bureau d’architecture montois chargé par la suite des différentes phases de restauration. La première phase s’intéresse au haut du bâtiment et débute en 1984. À l’époque, tous ignorent que le chantier sera si long. En effet, il faudra plus de 30 ans pour que ce chantier de restauration se clôture avec l’ouverture au public du centre d’interprétation en juillet 2015.